Thématiques prioritaires de la recherche 2020-2025

La Faculté des sciences humaines regroupe des spécialistes de plusieurs champs disciplinaires au sein de huit départements et une école (géographie, histoire, linguistique, philosophie, psychologie, sciences des religions, sexologie, sociologie, école de travail social) et trois instituts (recherche et études féministes, sciences cognitives et santé et société). Sont garantes du dynamisme de la faculté la diversité des recherches reconnues pour leur rigueur scientifique de même que la capacité des chercheures, chercheurs de renouveler leurs questions de recherche en réponse aux besoins identifiés par des milieux particuliers ou des appels à projets. Plusieurs recherches sont des créneaux d’excellence dont le rayonnement dépasse les frontières du Québec; elles témoignent de la créativité des chercheures, chercheurs qui savent relever les défis et créer de nouvelles collaborations et synergies, au Québec et à l’international.

En effet, les recherches réalisées au sein de la faculté visent à comprendre les manières de vivre des humains, leurs comportements et leurs rapports dynamiques au sein de la société; elles étudient les manières dont les individus s’intègrent à leur milieu (social, physique, spirituel, culturel, économique, politique et technologique), le façonnant tout en se transformant. Ces recherches visent à répondre à des enjeux de société et aux besoins de communautés spécifiques, souvent en collaboration avec celles-ci. Ce faisant, elles contribuent à l’avancement des connaissances en général, à l’innovation sociale et à l’avancement humain en même temps qu’au mieux-être, individuel et collectif. Les thématiques plus spécifiques sont abordées sous divers angles et à travers des approches méthodologiques variées adaptées à leur objet. Ces dernières peuvent être fondamentales ou appliquées; quantitatives, qualitatives ou interprétatives; elles peuvent être féministes, intersectionnelles, intersectorielles, multisectorielles et partenariales. Plusieurs misent sur les technologies numériques dont l’approfondissement amène souvent à repenser les problématiques de recherche. Finalement, les problématiques et enjeux peuvent être globaux, mais aussi spécifiques à certains territoires, pays ou continents : Amérique du Nord ou du Sud, Europe, Asie ou Afrique; elles portent aussi sur des périodes différentes, allant de l’Antiquité aux périodes moderne et contemporaine.

Les recherches sont regroupées en quatre grands pôles d’excellence : Santé et bien-être physique et mental; Cognition et savoirs; Diversités et société inclusive; Territoires, environnement et gouvernance.

Pôles d’excellence en recherche

1. Santé et mieux-être physique et mental

1.1. Promotion de la santé et des habitudes de vie saine. Les recherches rassemblées sous ce pôle promeuvent la santé des populations et le mieux-être des personnes de tout âge et parcours de vie; elles valorisent les habitudes et milieux favorables à la santé physique, mentale et cognitive; elles visent à assurer le bien-être individuel et collectif en identifiant et agissant sur les défis sous-jacents, proposant des solutions innovantes et respectueuses des personnes. Des recherches abordent des problématiques de santé sexuelle ou de bien-être relationnel, d’autres se centrent sur les enjeux de santé mentale ou de déclin cognitif; d’autres encore portent leur attention sur le vieillissement en santé. Ces recherches prennent dès lors en compte la diversité des situations que recèlent les sociétés diversifiées et complexes, notamment du fait d’inégalités sociales qui se traduisent souvent en inégalités de santé.

1.2. Populations vulnérabilisées. Plusieurs recherches relèvent les défis qui s’imposent aux personnes, aux familles, et aux groupes vulnérables et vulnérabilisés. Elles s’intéressent aux questions liées aux troubles du spectre de l’autisme et aux troubles du comportement, aux situations de maltraitance, de traumas et de violences interpersonnelles et sexuelles; elles le font notamment en prenant en compte les dynamiques familiales ou de couple, à différents temps ou étapes de vie (enfance, adolescence, vie adulte, vieillesse); elles abordent des problématiques spécifiques à différents milieux et groupes d’appartenance. D’autres recherches portent sur des enjeux liés aux transformations des sociétés de plus en plus diversifiées et complexes; elles abordent les enjeux soulevés par l’entrecroisement des identités, racisées, sexuelles ou de genre, à tout âge; ceux des personnes migrantes aux cultures variées ou en situation de handicap, voire ceux touchant la marginalité ou la toxicomanie. D’autres encore portent sur les troubles dépressifs et suicidaires, et les manières de les prévenir.

1.3. Intervention sociale et pratique clinique. Plusieurs recherches approfondissent ces thématiques en vue de concevoir des pratiques d’interventions thérapeutiques ou pratiques d’aide et d’accompagnement dans une visée de prévention des problèmes et troubles spécifiques et de leurs manifestations et/ou d’accroissement du bien-être de personnes, de groupes ou de collectivités. Les études proposées sont adaptées aux personnes et milieux spécifiques; elles intègrent le plus souvent l’expérience des acteurs, des réseaux d’aide formels et informels, des intervenantes, intervenants, en recourant à des pratiques collaboratives variées. Elles peuvent aussi parfois en évaluer la mise en application en vue de parfaire de nouvelles approches d’intervention ou de formations cliniques.

1.4. Développement de politiques. Plusieurs recherches fournissent des analyses des politiques publiques et formulent des recommandations auprès de différents organismes, agences ou gouvernements. Ce faisant, les recherches visent à créer un environnement favorable aux personnes de tout âge, à leur santé et leur bien-être ou à les outiller pour développer leur plein potentiel tout au long de la vie dans le respect de la diversité humaine et des parcours.

2. Cognition et savoirs

Les recherches de ce pôle réfèrent à la cognition humaine et à ses propriétés fondamentales. Il s’agit d’un ensemble de processus qui explique le fonctionnement de la pensée et de l’intelligence, la capacité de résoudre des problèmes et prendre des décisions, etc. Les recherches renvoient à l’enchaînement d’opérations mentales liées à la saisie, la rétention et le traitement de l’information; elles font intervenir, notamment la perception, l’affect, le langage, le raisonnement, l’apprentissage et la mémoire. Ces recherches contribuent à créer des représentations mentales collectives, dont la production scientifique de théories et de concepts qui se transforment dans le temps. La notion de savoirs renvoie, pour sa part, aux ressources immatérielles ou valeurs collectives partagées qui font intervenir l’appropriation ou la création de représentations par des communautés et groupes humains voire l’humanité dans son ensemble. Certains de ces savoirs ont été minorisés dans les sociétés, à l’instar des savoirs autochtones, ce qui pose de plus en plus le défi de leur inclusion dans les sociétés contemporaines en transformation et de leur prise en compte dans le développement scientifique, notamment en sciences humaines et sociales.

2.1. Processus cognitifs. Les recherches abordent les questions touchant le langage, la langue, la parole et la mémoire : elles étudient l’apprentissage des langues sous ses diverses formes, écrites, orales ou signée, ou leurs acquisition au plan cognitif, sensori-moteur, affectif ou neurologique, dans leur interaction avec d’autres facultés cognitives. Elles en étudient tant leur fonctionnement normal et leur modélisation formelle que leurs dysfonctions. Des recherches portent plus spécifiquement sur l’acquisition ou l’apprentissage du langage, de la langue française ou de langues secondes; plusieurs s’intéressent à la structure de certaines langues notamment des langues autochtones. D’autres s’intéressent aux liens qui unissent la langue et la société. D’autres recherches se rattachent au domaine de la philosophie de l’esprit, à la dimension de la conscience et de son rapport au corps. D’autres encore étudient ces processus cognitifs ou ses dysfonctionnements sous l’angle des neurosciences. Finalement, plusieurs se rattachent aux approches computationnelles et développent une théorie de la connaissance à l’interface de plusieurs disciplines ou des architectures cognitives concrètes qui relèvent notamment de systèmes experts ou des humanités numériques.

2.2. Histoire des sciences et évolution des savoirs. Plusieurs recherches étudient et analysent les représentations, les concepts, les théories et les pensées d’auteurs; elles transforment, par leur apport original, les champs disciplinaires auxquels elles se rattachent. D’autres se concentrent sur les approches méthodologiques, leur potentiel d’explication tout comme leur limite. L’étude des sciences, notamment en histoire, sociologie et philosophie (sciences de la vie, biologie, sciences humaines ou économiques, neuroscience, etc.), met l’accent ou se centre sur les transformations épistémologiques et la pratique voire l’interaction entre les diverses disciplines dans l’élaboration de l’activité scientifique. D’autres recherches s’intéressent à la modélisation, dont l’usage croît avec la généralisation des technologies numériques et l’apport des données massives; elles étudient aussi les impacts épistémiques dans différentes disciplines et leurs effets sur la pratique et l’organisation des sciences.

3. Diversités et société inclusive

3.1. Enjeux identitaires et sociaux. Plusieurs recherches relèvent les défis de l’inclusion et de la cohésion sociale que pose la cohabitation ou le vivre ensemble au sein des sociétés modernes plurielles de traditions diverses, culturelles, religieuses, politiques, etc. Y sont regroupées des recherches portant sur l’expression du vécu de personnes aux identités diverses, souvent minorisées, marginalisées ou exclues, pour suggérer des solutions aux problèmes du racisme, de l’homophobie, du sexisme ou du capacitisme. D’autres recherches portent sur la situation des personnes âgées, leurs vécus ou expériences en situation pathologique et non pathologique, de même que leurs parcours de vieillissement comme citoyennes. Elles abordent les enjeux liés à l’accès aux services sociaux et de santé, au marché du travail. Ces recherches à l’origine de nouveaux savoirs, notamment liés à des enjeux d’intersectionnalité, visent à contrer les préjugés, mettre en dialogue des narrations interculturelles; elles visent à corriger les discriminations et exclusions systématiques sous ses différentes formes de même que la dévalorisation de personnes ou groupes de la société. Pour ce faire, plusieurs recherches reposent sur la participation de groupes sociaux non dominants à l’élaboration et à l’échange de connaissances : femmes, personnes âgées, autochtones, personnes racisées, personnes handicapées afin d’approfondir les problématiques sociales qui les affectent directement.

3.2. Pluralismes culturels, idéologiques et religieux. Plusieurs recherches développent des analyses rigoureuses des dynamiques sociales et imaginaires des faits religieux et des religions orientales et occidentales, de même que leur croisement avec des thématiques particulières (femme, éducation, immigration, racisme, radicalisation, etc.). Les études abordent aussi l’interculturalité et les réalités diverses des migrations, de l’immigration et de la diaspora de même que des formes et conditions d’intégration et d’appartenance. Elles étudient aussi les rapports de pouvoir et les enjeux qui traversent des phénomènes complexes tels le racisme, l’extrémisme violent et la radicalisation pour en approfondir la compréhension et sensibiliser à la nécessité d’en prévenir les effets.

3.3. Enjeux liés au travail et à l’éducation. Des recherches abordent avec des perspectives théoriques et méthodologies différentes des problématiques variées relatives aux milieux de travail ou d’éducation et à leurs pratiques. Ces dernières couvrent différents cycles du cursus académique et des cheminements variés, allant des parcours de formation à différents âges aux conditions de réussite qui leur sont propres. Deux thématiques se démarquent par leur caractère fondateur au sein de la société québécoise et canadienne, et soulèvent des défis majeurs aux institutions éducatives, sociales et culturelles en général. Les études féministes se positionnent pour leur part comme un ensemble de connaissances théoriques et appliquées ayant pour noyau l’analyse critique des rapports sociaux de genre; elles ouvrent sur des approches multidisciplinaires, des épistémologies et des méthodes variées, ainsi que sur la prise en compte de l’intersectionnalité des oppressions. D’autre part, les études autochtones forment un ensemble de connaissances anthropologiques, historiques, culturelles, politiques et économiques spécifiques aux Premiers peuples du Québec et des Amériques; elles visent à valoriser la place de ces derniers dans nos sociétés, notamment par l’étude des langues autochtones. Plusieurs recherches traitent de l’autodétermination des Premières Nations et de la décolonisation des relations et des savoirs au sein de la société québécoise et canadienne.

4. Territoires, environnement et gouvernance

Ces recherches portent de manière générale sur les fondements économiques, géographiques, philosophiques, politiques et sociologiques des expériences de vie ancrées dans des territoires particuliers ainsi que les formes de gouvernance des pouvoirs publics, leurs pratiques et les enjeux qu’elles soulèvent. Les recherches sont regroupées sous trois grandes thématiques.

4.1. Gouvernance, gouvernement, société et institutions. Ces recherches s’intéressent aux pratiques sociales et économiques ancrées dans des collectivités locales, et approfondissent des problématiques territoriales et régionales particulières. Elles abordent les formes de mobilisation et de participation citoyenne de même que les enjeux et les revendications qu’elles soulèvent. Certaines portent plus particulièrement sur des innovations, notamment de nouvelles configurations d’actions et de développement, des formes alternatives de financement ou d’entreprises collectives qui allient dynamiques sociales et sentiment d’appartenance des populations; elles en étudient les relations plus ou moins conflictuelles avec les formes dominantes de l’économie de marché dans le contexte de transitions sociétales. Plusieurs de ces recherches portent aussi sur les formes de diffusion d’expériences et d’expertises collectives. D’autres encore s’intéressent aux divers rôles de l’État, aux diverses formes d’économie sociale et solidaire intégrant des objectifs de justice sociale et environnementale. Certaines abordent des questions théoriques et pratiques plus larges touchant les thématiques de démocratie et de citoyenneté pour comprendre comment elles se déploient dans des espaces territoriaux plus ou moins circonscrits ou dans le contexte plus large de la mondialisation.

4.2. Territoires et patrimoine. Ces recherches s’intéressent aux milieux de vie que sont les territoires où se façonnent les identités et les appartenances en prenant en compte les ressources tangibles et intangibles; elles en étudient les socialités et leurs transformations, associées aux manières diverses du vivre ensemble de même qu’aux politiques et pratiques sociales. Plusieurs ont comme objectif d’identifier les conditions favorisant une justice sociale et environnementale, notamment pour des populations en contexte de vulnérabilité. Ces questions et enjeux sont abordés pour le territoire québécois, dans une perspective historique cette fois, de ses origines jusqu’à la période contemporaine, abordant des problèmes sociaux ou des logiques de régulations sociales et politiques. S’y croisent les questions de la cohabitation entre citoyens et du développement socioéconomique, des enjeux qui interpellent fortement le rapport au territoire notamment chez les nations autochtones. D’autres se centrent sur le territoire de la ville, dont celle de Montréal, comme espace économique, culturel et sociétal; elles en étudient le développement économique et social au quotidien ou au cours du temps ou s’intéressent aux enjeux patrimoniaux et territoriaux abordés d’un point de vue théorique et appliqué.

4.3. Prévention et lutte contre les risques majeurs et catastrophes. Ces thématiques, qui affectent l’ensemble des sociétés, touchent une diversité de questions: le développement durable; l’histoire de l’environnement; l’évaluation environnementale; la gestion du patrimoine forestier et des ressources; les risques majeurs et catastrophes; et les changements climatiques, etc. Ces questions, souvent liées à celles des changements climatiques, sont développées dans des études fondamentales par des analyses et modélisations de phénomènes naturels, de dynamiques forestières, hydrologiques et hydrométéorologiques. Elles s’intéressent à l’évaluation des risques de catastrophes à l’échelle urbaine et périurbaine en regard de différents facteurs de vulnérabilité pour proposer une meilleure gestion et une réduction des risques pour la santé des populations, le maintien des infrastructures sociétales et une résilience accrue des sociétés.

Faculté des sciences humaines de l’UQAM

Incontournable du domaine des sciences humaines et sociales, la Faculté des sciences humaines de l’UQAM propose des programmes d’études solidement ancrés tant sur le plan théorique qu’empirique. Elle offre un milieu universitaire dynamique, stimulant et inclusif propice à la réalisation de recherches novatrices, à la liberté intellectuelle et à la démocratisation des savoirs.

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